En 2012, le projet « DUKREBEN » - La bonne aventure en langue romani - abordait la question de la mémoire de la population Rom et gitane de la Seine-Saint-Denis à travers sa culture et ses rites.
Un an de travail auprès des habitant-es des villages d'insertion Rom d’Aubervilliers et de Saint-Ouen et d’enfants scolarisés dans les classes mobiles de l’Aset 93 a donné lieu à une installation artistique présentée au musée de la Halle Saint Pierre (Paris) en 2014, au Cirque Électrique (Paris) lors d'un week-end de sensibilisation en 2013 ainsi qu'au Cabaret Sauvage (Paris) dans le cadre du « Festival Sin Fronteras » et qu'à la Nuit Blanche d'Aubervilliers en 2012.
Deux installations artistiques publiques in situ sur le campement stabilisé du terrain Voltaire à Saint-Denis (2019 et 2020).
Deux installations multimédias dans le cadre du Festival Migrant' Scène de la Cimade (2018 et 2019).
Une œuvre enquête
Cette recherche-création s'est poursuivie de 2018 à 2020. Il s'agissait d'abord de faire évoluer le regard porté sur les populations Roms, en cherchant à nous extraire d’un regard ethno-centré, laisser les acteur-es écrire leur histoire, à la fois individuelle et collective, grâce à la dimension biographique mise en avant dans les différents workshops qui ont été proposés sur deux sites entre Aubervilliers (Centre d'hébergement d'urgence en 2018) et Saint-Denis (campement stabilisé du Terrain Voltaire de 2018 à 2020 ).
Si « dire c’est faire » (René Barbier, La recherche-action), le projet « Dukreben » se propose d’ouvrir à la communauté Rom un espace où dire leur quotidien fonctionne de pair avec la création de leur histoire. Dukreben a privilégié la forme collaborative et exploré l’environnement immédiat des campements. Cette approche a été conduite avec le souci permanent de coller à la réalité vécue par les communautés de ces deux sites à Aubervilliers et Saint-Denis : c’est donc sur le terrain que nous avons souhaité être présent-es depuis le début de cette aventure.
Nous avons installé un « laboratoire artistique d’observation » et des ateliers de pratique artistique afin de mieux nous « interroger sur l’affirmation de modes de vie et de positionnements en rupture avec le reste de la société propres à la communauté Rom » (Christophe Robert, Éternels étrangers de l’intérieur ). Ce laboratoire a privilégié une approche biographique, explorée par la photographie, la vidéo et l’enregistrement sonore, reconstituant les témoignages de ces familles en retraçant leurs histoires collectives et individuelles.
Plusieurs étapes de travail ont été présentées :
- Deux installations artistiques publiques in situ sur le campement stabilisé du terrain Voltaire (2019 et 2020).
- Deux installations multimédias dans le cadre du Festival Migrant' Scène de la Cimade (2018 et 2019).
- Une journée de rencontres artistiques et de débats autour des cultures Roms à la Gaité Lyrique à Paris (2019).
- Une plateforme Dukreben dédiée à des podcasts expérimentaux sur la webradio des arts et du communs, R22-Tout Monde (https://www.r22.fr/antennes/les-allumeur-e-s)
- Présentation d'un documentaire expérimental autour de la discrimination, du racisme et des préjugés vis-à-vis des Roms en France, dans le cadre des journées du patrimoine 2021 à la Villa Mais d'Ici.
Par ailleurs, un premier travail avait été mené par Les Allumeur.e.s en 2012 sur le village d'insertion Roms à Aubervilliers et a fait l'objet d'une installation artistique au musée de la Halles Saint Pierre (Paris) et aux Nuits blanches en 2013, d'une journée de rencontres artistiques et de débat au Cirque Electrique (Paris), des workshops au Cabaret Sauvage (Paris), une installation à l’église Saint Bernard (Paris) pour l’anniversaire du mouvement des Sans Papiers en 2016.
Journée de rencontres artistiques et de débat au Cirque Electrique à Paris (2013)